
Il y a un peu plus de 20 ans, être touriste dans le désert de M Hamid, c’était uniquement voyager en méharée. Nous laissions les land Roover pour partir à pied avec les dromadaires.
Ceux-ci portaient nos tentes, nos matelas, notre alimentation, et les ustensiles nécessaires à la cuisine.
Leur itinéraire avec les chameliers n’était pas toujours identique au nôtre.
Accompagnés de notre guide, un point à l’horizon comme un acacia totalement isolé dans cet univers minéral, nous indiquait la direction à suivre. Nous devions chaque jour après plusieurs heures de marche, rejoindre un puits où les dromadaires pouvaient se désalterer et nous devions réinstaller le bivouac.
A cette époque, aucun réseau téléphonique ne pouvait être capté dans le désert. La connexion internet, le GPS n’existaient pas, nous ne pouvions compter que sur les hommes du desert : notre guide, notre cuisinier, nos chameliers.
Les dromadaires portaient l’eau consommable, nous utilisions les lingettes pour la toilette.
Nous nous déplacions avec l’indispensable.
Nous dormions sur les quelques centimètres de mousse de nos matelas ou sur le sable.
Nous étions dans l’essentiel.
Nous étions proche de l’authenticité de la vie nomade des bédouins. Nous pouvions encore croiser quelques familles qui habitaient sous la Raima (la tente) tissée de poils et de laine des chèvres et dromadaires qui les accompagnaient.
Sans voiture et sans téléphone, nous comptions sur nous-mêmes, et faisions totalement confiance aux gens du désert qui connaissaient ce milieu magnifique mais hostile et dangereux.
C’était une expérience inoubliable, de solitude et de solidarité à la fois. Une confrontation à la petitesse de soi même dans cette immensité.
La découverte de ce que peut être le silence, la prise de conscience de la richesse de l’eau, l’occasion de dissocier l’essentiel du superflu.
Quelle surprise 15 ans plus tard de découvrir des bivouacs fixes avec des tentes qui ressemblent à des chambres puisque équipées de vrais lits, avec un bloc sanitaire pour les toilettes et la douche, une cuisine et une salle à manger pour la restauration, avec aussi la présence du réseau téléphonique et d’une connexion wifi.
Maintenant, le besoin de confort, de sécurité, la télécommunication prédominent dans notre société au détriment de la connaissance de l’essentiel, même dans le désert.
la formule Trek, existe encore, elle est proposée mais elle est peu demandée par les touristes