la Khaima

La Khaima est l’habitat en toile tissée des nomades qui suivent leurs troupeaux afin d’assurer à leurs animaux pâturage et abreuvage.
Au Maroc, on la trouve encore dans les régions de transhumance et de nomadisme (plaine Atlantique, Moyen Atlas, Haut Atlas,  l’Oriental, le Banni, le Sahara, le grand Sud )
Chez les sahraouis Khaima désigne la tente mais veut aussi dire famille, foyer, elle désigne le lieu de rencontre et d’hospitalité
La khaima protège de la chaleur et abrite du froid, elle est conforme aux exigences de la mobilité de la vie nomade.
Elle est facile à démonter, plier, rouler et facile à charger sur le dos du dromadaire qui la transportera jusqu’au prochain campement.
Pour réaliser la tente, il faut après la tonte(zezz) effectuée par les hommes sur les chèvres et les dromadaires, se procurer de grandes quantités de poils de ces caprins et camélidés.

Les étapes suivantes sont effectuées selon la tradition de la touiza : les femmes du campement se regroupent, solidaires elles effectuent les travaux nécessaires à la fabrication qui durera plus de 12 mois.
En premier il faut procéder à de longues opérations de battage (at-tsasi), cardage avec le kerchal, lavage afin de purifier la matière qui sera filée au fuseau (mgh,zal) et mise en pelote de fil (kobba).
Apres cela des bandes( flij) seront tissées en 80 cm de large et de longueur variable, selon la grandeur de la tente il faudra associer 10 à 20 flij cousues les unes aux autres.
 On complète le montage avec une bande appelée Mtennba (nom des flij de 30cm placées devant et derrière).
Les supports en bois donneront la forme pyramidale. Les piliers centraux dénommés Rkaiz de préférence en bois d’acacia sont encastrés au sommet dans la toile grâce à une bande de tissage qui fait cavité.
Les 4 piquets des coins ( khoualef) déterminent l’espace  de vie de forme rectangulaire sous le toit en double pente.
Les cordes (khomalef) qui fixent la tente au sol étaient aussi fabriquées en poils de chèvres,
3 autres piquets moins longs porteront l’ouverture.
 La bande (Kfa) cernant au niveau du sol, sert à l’isolation et la ventilation de l’habitat.
Dans la tente on se contente du minimum.
Des nattes couvrent le sol, des petits matelas enroulables sont utilisés en guise de lits.

Aujourd’hui, la fabrication de la Khaima se perd tout comme le nomadisme et nombreux objets de la vie nomade.

La Khaima s’harmonise au paysage et écologiquement ne laisse aucune trace sur son passage sauf les quelques pierres qui auront maintenu les pieux pour la dresser.
Malheureusement dans les années 95, les nomades Marocains ont été privés de leurs tentes par les autorités. Les nomades restants dans le Sahara, parfois s abritent en construisant de matériaux de récupération, plastiques et autres qui n’ont plus rien à voir avec l’esthetique et la noblesse d’une khaima.
Les khaimas sont utilisées à présent par le tourisme pour l’exotisme.
On peut en assistant au Moussem de Tan Tan pour  » l Almouggar  » réunissant les sahraouis, avoir le plaisir d’en voir se rassembler en nombre une fois par an.

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